Expositions

Expositions dans les cellules du Lazaret, dès l’ouverture du festival et à visiter en continu durant toute sa durée.

photographies

« Cap-Vert, voyage musical dans l’archipel » – VIVIANE LIEVRE

Viviane Lièvre, ethnologue et photographe, a participé à une mission de sauvetage du patrimoine musical capverdien. La musique constitue un des piliers les plus solides de l’archipel composé de dix îles.

La photographe a contribué aux archives musicales du Cap-Vert à Praia en déposant fiches et photos des groupes musicaux traditionnels et acoustiques enregistrées pour Ocora Radio France en 1998

photographies

« Les femmes du sable » – DOMINIQUE ROBELIN

« L’histoire commence lorsque que je me rends sur l’île de Santiago au Cap Vert dans un petit village de pêcheurs à la recherche de sujets éditoriaux sur la musique. En fin de journée je me retrouve avec les femmes du village qui se rassemblent pour chanter leur vague à l’âme au rythme du Batuque, un style musical, à la fois chante et danse, héritage de l’esclavage.

Derrière la carte postale, je découvre que chaque jour au petit matin les femmes empruntent un sentier par un passage étroit le long de la falaise pour accéder à une plage de sable noir. Rattrapées par la réalité, mères et filles luttent quotidiennement pour gagner de quoi subsister en ramassant le sable, souvent au détriment de leur santé. Une pratique illégale pourtant qui sert à alimenter le marché de la construction. Un ballet incessant entre la mer et la plage, portant de lourdes charges en tentant d’éviter de se faire balayer par les vagues. Au début le sable était collecté sur la plage et au fur et à mesure de leur progression il a fallu faire appel aux hommes pour collecter le sable au fond de la mer à l’aide de pelles.

« Elles ont les pieds dans l’eau, le visage offert aux embruns de l’océan, se dressant telles des guerrières ».

Je décide de revenir les photographier quelques mois plus tard et ensuite à différentes reprises. Il me reste un petit stock de films que j’utilise pour réaliser les premiers portraits en argentique avant de passer en numérique. A travers cette série photographique, je souhaitais mettre en lumière la force et le courage de ces femmes habitées par un esprit de sacrifice. »
Dominique ROBELIN

gravures

« Herbier marin » – CAMILLE POZZO DI BORGO

« Camille creuse la temporalité à sa propre façon. Déjà en 2021, lorsqu’elle grave son œuvre Cetacea, une vraie prouesse technique, elle se passionne pour une des plus anciennes espèces de la Terre. Sur fond blanc, les traits bleus, fins et longs, superposés et imprimés, construisent le corps complexe de ce mammifère aquatique. Un léger mouvement le guide, au point où il semble flotter à son aise, avec son élégance archaïque, dans des vagues imaginaires. Puis elle le dissèque : telle une paléontologue, sa curiosité porte sur le squelette de ce mammifère marin, comme pour en déterminer l’âge, peut-être. Mais voilà que, tout à coup, sa recherche semble se détourner de son but, s’estompant dans une magnifique rêverie aquatique rose aux ossements bleus (Ossements de cétacé). « Cela fait un an que la couleur est arrivée », nous annonce-t-elle avec enthousiasme.

 Qu’elle soit bleue, rose, jaune, orange ou dégradée comme un coucher de soleil, la couleur, telle une lumière légèrement trouble — comme vue à travers l’eau — fait en sorte que ses coraux, ses anémones et éponges de mer, tracés avec tellement de délicatesse, semblent, par un phénomène de paréidolie, se transformer les uns dans les autres, au point que notre regard ne sait plus distinguer ce qui est plante de ce qui est animal. Ici, seule l’harmonie compte, tel un instant volé à l’éternité (Herbier abyssal). Ce qui fascine dans l’œuvre de Camille, ce sont les allées et venues entre l’observation naturaliste du vivant et d’objets de la nature, et leur poétique. » – Ileana Cornea – avril 2025

peintures

« Paysages / Thébaïde » – ALEXANDRA POZZO DI BORGO

« Ce qui frappe dans la peinture d’Alexandra Pozzo di Borgo, c’est son effervescence, son côté lave en fusion. C’est une peinture en fièvre, généreuse et insondable. Les personnages ne se distinguent pas totalement de l’étendue qui bouillonne, ils servent au fond de repère d’humanité, et de structure organisatrice. Ils ne se détachent pas totalement de ce monde en naissance. C’est une peinture dans lequel le chaos s’organise tout en gardant une allure première tellurique, chaotique, et vivement gestuelle. Dans cet univers-là extrêmement dynamique, qui ne tient pas en place, et comme en gestation constante, univers en train de se créer via la peinture, la tache joue un rôle majeur. Elle accidente l’étendue.
Les couleurs ne s’organisent jamais en éléments distincts refermés sur eux-mêmes. Elles fusionnent, s’interpénètrent, se bousculent, et s’affrontent. Ce qui donne une peinture vive qui ne va pas jusqu’à l’explosion absolue. Règne même une fragile retenue, comme une pudeur qui permet à la peinture de s’arrêter au bord de la fusion absolue. Quand même l’élément d’effervescence est premier et dominant. »

Christian Noorbergen